Dans une interview accordée à la rédaction de TIC-Actualités, le vendredi 1er novembre 2024 à Bujumbura, le professeur Jean Claude Mbonicura indique que la digitalisation des systèmes de soins (e-santé) faciliterait l’accès aux données utiles du malade aux prestataires. Il souligne que l’identification unique du patient au pays rendrait cela possible. Pour lui, l’internet stable donnerait plus d’assurance pour l’accès à ces données. Au besoin, le développement de la télémédecine via des lunettes virtuelles … faciliterait l’accès aux divers avis aux collègues des différents hôpitaux du pays, renchérit-il dans son interview.
TIC-Actualités : Mr. le professeur, Jean Claude Mbonicura, vous êtes professeur associé de chirurgie généraliste et viscérale, vous êtes aussi directeur chargé des soins au Centre hôspitalo universitaire de Kamenge et vous enseignez à l’Université du Burundi en faculté de médecine. Vous avez certainement une expérience de longue date en médecine. En tant que praticien du métier de médicine moderne, pourriez-vous librement nous faire un récit de témoignage sur le lien entre les technologies de l’information et de la communication dans votre métier de médecine partant des outils de base avec leur développement ?
Prof Mbonicura: Par votre question en rapport avec les outils de base de notre métier, je donnerais référence à deux options: Comme médecin, le matériel usuel classique comme le malade, les outils diagnostiques physiques (stéthoscopes, …), le matériel de bloc opératoire (du simple au sophistiqué y compris la coelioscopie et le robot dans les milieux les plus développés). La médecine évolue avec la technologie: l’analyse des images en 3D, la Télémédecine où un médecin à une distance la plus grande possible peut donner son avis sur une situation clinique éventuelle, l’e-santé avec l’arrivée des applications telle que open clinic constitue des avancées combien importantes dans l’archivage et l’accessibilité aux statistiques sanitaires. Comme enseignant, en plus du basique de tout enseignant (craies, tableau noir, …), les TIC ont sensiblement amélioré le transfert des connaissances en facilitant l’acquisition facile des compétences via des tutoriels postés sur les différents réseaux. La technopédagogie (e-learning) en est un exemple parlant. Les cours se font via plusieurs moyens: Webinaire, zoom, teams, … les avis s’acquièrent de plusieurs façons aussi: whatsap sondage, wooclap, Kobocollect …. Tout cela renforce la qualité de la recherche et de l’acquisition des apprentissages. Au final, le lien entre la médecine et la communication moderne est plus qu’une réalité. En effet, le monde évolue et les connaissances/publications dans le domaine évoluent aussi. En définitif, n’eut été la modernisation de la communication, les nouveautés/innovations seraient difficiles à disséminer au rythme voulu et bénéfique.
TIC-Actualités : Quels sont d’après vous les besoins en équipements TIC dans les hôpitaux burundais qui répondraient aux services médiaux récurrents ?
Prof Mbonicura: La digitalisation de nos systèmes de soins (e-santé) faciliterait l’accès aux données utiles du malade aux prestataires. L’identification unique du patient au pays rendrait cela possible. L’internet stable donnerait plus d’assurance pour l’accès à ces données. Au besoin, le développement de la télémédecine via des lunettes virtuelles … faciliterait l’accès aux divers avis aux collègues des différents hôpitaux du pays. L’établissement des relations de coopérations – conventions entre les établissements hospitaliers et les gestionnaires des différents sites/plateformes/réseaux permettraient l’hébergement rassuré et protégé de ces données. Quid de la confidentialité des données médicales sensibles du malade (respect de la déontologie), cela devrait être bien tracé dans les contrats de collaboration.
TIC-Actualités : Pouvez-vous témoigner sur l’importance des outils TIC pour la médicine moderne ?
Pr. Mbonicura : Moi j’ai commencé ma formation médicale au début des années 2000 où l’apprentissage de la médecine était plus que difficile avec la transmission des connaissances se limitant aux cours magistraux sur papier. Je n’oublierais jamais des lapsi qu’on notait en Anatomie toute l’année durant: os cyriaque à la place d’os iliaque!
Actuellement, les images en 3D, la disponibilité et l’abondance des matières domaine par domaine sur les réseaux sociaux telles sont franchement les avancées combien louables. Les différents groupes de communication mis en place facilitent à plus d’un l’accès aux informations essentielles. Pour mon témoignage, j’arrive à donner avis par exemple à un collègue de l’hôpital de District pour un geste urgent à faire ou une procédure à envisager selon le cas. Pour les enseignements de façon générale et en Médecine en particulier, la technopédagogie via différentes applications comme Moodle ou autres plateformes, nous sommes actuellement plus que facilités. Les cours sont déposés, leçon par leçon, séance par séance, sur la plateforme. Les étudiants enrôlés par l’enseignant lui-même. Les évaluations stockées sur le site via les banques de questions. L’ingénierie dans tout ça est que les notes d’évaluations sont automatiquement générées sur la plateforme est cela va dans le sens de réduire les retards qui se sont observés dans le temps avec comme colloraire les allongements des années académiques.
Là je veux remercier l’Université du Burundi qui a pris le devant pour former son personnel enseignant sur la digitalisation (e-learning).
TIC-Actualités : Merci de votre entretien
Pr. Mbonicura : C’est moi qui vous remercie plutôt