Le gouvernement du Burundi engage depuis des années des fonds publics importants pour soutenir les projets d’infrastructures numériques. Le cas le plus récent est celui de la construction de la Fibre optique qui serait aujourd’hui implantée jusqu’aux chefs-lieu de toutes les provinces du pays. Des entreprises de télécommunications comme l’Onatel, Econet Leo et Viettele se sont engagées à investir et à chercher des solutions innovantes dans notre pays.
Mais voilà, malgré tous les efforts consentis, les gouverneurs de provinces, le ministre de l’intérieur, le ministre en charge des télécommunications affirment tous que le pays reste dans une très faible connectivité numérique. Et cette vérité n’est pas à cacher car beaucoup d’utilislateurs éprouvent d’énormes difficultés de communication dans plusieurs localités du pays. De ce qui précède de sérieux questionnements sont permis. Comment les responsables publics sectoriels évaluent-ils leurs engagements concrets couvrant un large éventail de projets, de politiques et de programmes visant à améliorer la connectivité dans notre pays ? Comment un pays comme le Burundi qui a tout mis en place toutes les ressources matérielles, humaines etc. pour le développement des télécommunications mais peine toujours à atteindre son objectif ?
Là où les choses marchent bien, de tels investissements dans les infrastructures numériques facilitent les services d’administration publique en ligne, en facilitant l’accès des citoyens aux services. Les Burundais comme ont besoin d’avoir un discours clair et une mobilisation musclée sur leur transformation numérique. Là où l’autorité compétente a bien défini les objectifs stratégiques de transformation numérique auxquels s’ajoute une rigoureuse identification des principales parties prenantes avec un développement d’une feuille de route soutenue par une allocation sérieuse des ressources humaine a inéluctablement réussi le pari. L’heure est de faire l’examen de conscience pour un renforcement de coordination des projets de développement des technologies au Burundi.
L’autorité habilité a le devoir de créer de la valeur sociétale en créant des écosystèmes numériques propices à l’innovation en définissant des modèles d’investissements novateurs pour financer une connectivité nationale efficace. Le déploiement d’une connectivité nationale sans faille viendra des Burundais eux-mêmes mais pas des étrangers. Nous devons faire une coalition pour le numérique à travers son apprentissage et son adoption comme outils essentiel de développement économique.
L’autorité sectorielle a le devoir de prendre un engagement qui porte sur les compétences numériques, les politiques et réglementations inclusives ainsi que l’innovation et l’entrepreneuriat numériques à travers un encadrement national musclé. Qui a déjà entendu une autorité locale parler de la transformation numérique individuelle et sociétale dans ses messages à la population sous sa responsabilité ? Il faut prendre une initiative de mettre en place une plateforme ouverte à toutes les autorités publiques et privées, du sommet à la base, permettant de mobiliser des ressources et des partenariats et de renforcer la collaboration en vue de réduire la fracture numérique. Cette plateforme permet coopération entre les secteurs public et privé grâce à des réunions organisées à tous les niveaux.
Si aujourd’hui, l’installation de la fibre optique est déclarée prête dans chaque chef-lieu de province, n’est-ce pas une occasion pour l’autorité provinciale de développer déjà des projets de connectivité de sa province en commençant par ses propres bureaux? Il faut enrichir le discours à la population par l’incorporation des messages d’éducation aux TIC. Dans la plupart des pays africains, les nouveaux réseaux large bande contribuent déjà à connecter les écoles. La connectivité, dans ces pays, améliore l’accès aux services médicaux pour les communautés isolées. Mais le Burundi peine encore à se relever. En définitive le Burundi a besoin d’une coordination musclée par un leadership éclairé et la collaboration inclusive qui peuvent relever la pendule. Sans cela le chemin vers une connectivité nationale et efficace est loin d’être terminé.