Dans le contexte de l’économie numérique, la prestation de services publics et privés est rendue possible grâce aux fonctions de base apportées par les solutions numériques en perpétuelle innovation. La collaboration, la gouvernance et le commerce sont possibles par l’existence des infrastructures publiques numériques initialement inventées et installées. L’infrastructure publique numérique appelée aussi en anglais « Digital Public Infrastructure (DPI) » est une approche largement considérée comme transformationnelle qui permet des progrès en matière de développement de l’économie numérique. Pensons par exemple à ces normes et spécifications historiques comme le HTML, HTTP, TCP-IP etc. qui ont été à la base de la naissance de l’Internet. Pensons également à ces technologies comme le SMS, GSM etc. qui ont constitué les infrastructures qui ont permis l’éclosion des réseaux mobiles. Ce qui est sûr et observable est que les innovations technologiques actuelles ne s’inspirent que de ces infrastructures originales et historiques.
Toutefois, ce qui est évident est que la tendance largement défendue aujourd’hui est de regarder un avenir dépendant aux infrastructures publiques numériques. Sous d’autres cieux, l’infrastructure numérique publique est au centre d’intérêt pour le développement de l’économie numérique. Les cas de l’Inde et du Singapour ne peuvent pas se passer inaperçu. Ces pays ont su développer des infrastructures numériques publiques qu’ils considèrent comme une formule magique à l’accélération de la numérisation de leurs services publics.
Le Burundi, peut-il adopter une infrastructure numérique publique ? D’emblée, certains vous diront non parce qu’ils ne comprennent pas son fonctionnement. Pourtant, adopter une approche similaire au Burundi est possible. Ce serait même une réussite de voir notre pays marcher avec un catalyseur favorisant l’inclusion et l’innovation dans les domaines tels que l’accès à l’éducation, l’accès à la santé, l’accès à l’argent etc.
En principe, l’infrastructure numérique publique (DPI) encourage le passage des plateformes aux réseaux ouverts qui sont alimentés par des protocoles. Jusqu’à l’heure actuelle, les identifiants et les registres, le partage des données, l’infrastructure de confiance, le paiement, la découverte et la prestation de services etc. sont autant de catégories qui constituent l’infrastructure numérique publique. Ces catégories ne s’excluent pas mutuellement. Le paiement par exemple est une sorte de partage de données ; la signature électronique qui est infra confiance est utilisée dans l’identification. Cela démontre combien les contenus des infrastructures numériques publiques ne s’écartent pas.
Contrairement aux réseaux mobiles et l’internet, les infrastructures numériques publiques nécessitent peu d’infrastructures physiques pour leur opérabilité. Elles enregistrent un impact que les consommateurs peuvent voir et sentir. Ce modèle est inspirant pour accélérer le plan national de numérisation des services publics burundais. L’accès facile à faible coût à la santé, à l’éducation, au paiement etc. caractérise une économie numérique prospère que le Burundi aspire en 2060. Pour arriver à ce rêve, le Burundi a besoin de développer des écosystèmes numériques solides qui combinent une bonne architecture technologique orientée ; des cadres de gouvernance transparents, responsables et participatifs et une solide innovation du marché des télécommunications.