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Vision 2040 et 2060/Burundi : Elaborer un programme stratégique de développement des TIC qui fait partie intégrante

Nathan Ntahondi; président et Fondateur/CBETIC

En bref ::::: In a nutshell

Le Burundi a le devoir d’élaborer un programme stratégique de développement des TIC qui s’inspire de sa vision 2040 et 2060 qui envisage un pays respectivement émergent et développé. Cela parce que l’économie de demain repose sur l’information et la connaissance, résultat du développement des TIC. Ils constituent le moteur principal de décollage des économies actuelles et du futur.

La vision 2040 et 2060 du Burundi qui envisage un pays respectivement émergent et développé devrait voir dans les technologies de l’information et de la communication le moteur principal pour garantir son aboutissement. De cette manière, le pays passerait à la vitesse supérieure pour élaborer un programme stratégique de développement des TIC qui fait partie intégrante de cette vision.  

Le développement économique des nations entières est entrain de connaître une profonde mutation où un nouvel ordre dominé par l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) s’installe inéluctablement sans retour. Les responsables politiques, les administratifs à tous les niveaux, la société civile et toute la population en général sont appelés à en être conscients pour plus de créativité économique conséquente. Les représentants du peuple au parlement devraient, par exemple, acquérir, les premiers, la compréhension fondamentale des politiques d’utilisation des systèmes TIC. Dans un cadre bien défini, ils peuvent commencer par se familiariser avec les meilleurs pratiques, normes et exigences légales du secteur des Télécommunications pour mieux jouer leur rôle de vote des cadres réglementaires pour le développement des TIC. Telles sont les grandes idées de base que devrait contenir le programme stratégique de développement des TIC qui informerait la mise en œuvre de la vision 2040 et 2060.

Le Burundi à l’instar d’autres pays africains, fait face aux nombreux défis historiques dans son processus de développement socio-économique. Son faible taux de croissance économique caractérisé par le déséquilibre de sa balance commerciale court le risque de s’aggraver suite à l’ignorance de l’impact de la naissance de l’ère du Tout Numérique qui influence aujourd’hui tous les secteurs de développement socio-économique du pays. Réussir la vision 2040 et 2060 suppose la mise en place des programmes de développement liés aux technologies de l’information et de la communication. Sans le management du secteur des télécommunications taillées sur cette vision, sa réalisation ne pourra pas se concrétiser. Rappelons que les TIC sont transversaux dans tous les secteurs de la vie nationale. A l’ère du numérique aucun secteur ne peut se passer d’utiliser l’ordinateur, les réseaux mobiles et Internet. Sans ces outils de communication aucun projet de développement n’est pratiquement réalisable. Cette nouvelle donne devrait croître la conscience des Burundais pour faire une priorité l’apprentissage et l’utilisation rationnelle de ces outils qui leur permettent d’accéder aux services de tout genre de plus en plus digitalisés et obtenus sur la toile.

Je dois avouer, sans le risque de me tromper, que la menace actuelle d’inaccessibilité des réseaux mobiles et de l’internet au Burundi n’est pas un problème de manque de technologies. Elle est plutôt un problème de manque de développement. Nous devons dépasser les seules implications du manque d’accès aux réseaux mobiles et internet aux services qu’ils offrent mais plutôt nous pencher sur les conséquences en terme de développement socio-économique. Des programmes de sensibilisation de la population sur l’utilisation rationnelle des TIC devraient être préparés pour véhiculer des messages percutants et autoritaires pouvant impacter et influencer sur le changement de mentalité portant préjudice à la culture technologique.

Si le Burundi est en train de mettre tout le paquet pour développer le secteur agropastoral et minier par exemple, nous devons comprendre que le déploiement, l’utilisation et le développement des TIC aideront à transformer cette économie agricole et minier en une économie de l’information. C’est la question centrale sur laquelle les Burundais doivent se pencher pour s’assurer du développement économique basé sur l’information et la connaissance qui caractérisent l’économie globale de demain.

Voyageons un peu dans le monde pour voir ce qui se passe ailleurs autour du développement des TIC. Dans les pays développés comme dans ceux en voie de développement, les gouvernements considèrent le rôle crucial joué par les technologies de l’information et de la communication pour accélérer le développement socio-économique. Ils mettent en place des programmes stratégiques qui permettent de transformer leurs économies en celles basées sur l’information et la connaissance. Des pays comme les Etats-Unis, le Canada et d’autres en Europe, Asie, et Afrique etc. ont vu leurs économies se développer grâce à l’impulsion fondée sur les TIC.  Le Burundi est parmi les pays africains qui ont pensé au développement des TIC tout en ne lui apportant pas un accent particulier comme une priorité.

Pour réussir sa vision, le Burundi doit prendre sérieusement en considération le déploiement et l’utilisation rationnelle des TIC. Il n’est même pas difficile d’arriver à cet objectif car le pays connaît déjà un marché non moins important offrant déjà de divers services. Il suffit de fixer le développement du secteur des télécommunications sur l’agenda de projets prioritaires du pays pour accélérer son développement.

La réussite de la mise en oeuvre du programme de développement des TIC intégré à la vision 2040 et 2060 informera l’apprentissage de formulation des programmes de développement socio-économique liés aux TIC pour basculer dans une économie nationale basée totalement sur l’information et la connaissance. Plusieurs pays du monde sont en train de réussir la croissance de leurs économies par cette voie.