Alors que l’intégration des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) se poursuit dans un contexte global de développement de l’économie numérique, l’enregistrement des écarts de développement des secteurs de télécommunications, observé dans ces pays est l’un des défis substantiels à l’aboutissement effectif de cette intégration.
Néanmoins, la volonté manifeste des chefs d’Etats de la CAE d’accélérer la mise en œuvre du cadre pour les frais d’itinérance harmonisés de la CAE y compris la suspension des surtaxes pour le trafic international de télécommunications en provenance et à destination de la CAE rendue public lors de leur 16ème sommet ordinaire est un signe éloquent qui traduit leur vision commune de contribuer au développement des pays sous leur responsabilité.
En effet, le processus d’intégration régionale consiste à rapprocher les nations entre elles pour relever les défis communs et accéder à un développement harmonieux sans qu’aucune, parmi celles-ci, ne soit laissée derrière. Pour arriver à leurs objectifs, les pays, membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) s’attèlent à la promotion de leurs engagements tels que définis dans l’article 99 du traité instituant cette organisation créée le 30 novembre 1999.
Ainsi, les pays se sont engagés notamment à adopter des politiques communes en matière de télécommunications ; à améliorer et maintenir l’interconnexion et moderniser l’équipement afin de répondre aux normes communes requises… ; à coopérer et coordonner leurs activités d’entretien des installations…. ; à mettre au point un système commun de gestion et de contrôle des fréquences, attribuer des fréquences convenues entre eux pour les communications transfrontières par radio mobile, et accorder des licences d’exploitation convenues entre les États membres etc.
Bien que ces engagements sont d’un esprit révolutionnaire, dans le contexte de l’économie numérique, des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est, la suppression effective et équitable de toutes les entraves à la liberté de la circulation des biens, services, capitaux et facteurs de production etc. dans cette communauté ne le sera que lorsque ces pays jouiront des connectivités équitables.
Le Centre Burundais d’Expertise en TIC se réjouis et félicite les pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est du pas franchi pour avoir harmonisé le cadre pour l’itinérance. Tenez, la mise en œuvre de ses engagements au développement des télécommunications dans la sous-région se traduit par le cadre pour l’itinérance harmonisée de la CAE qui a été approuvé par les chefs d’État de la CAE en 2015. Celle-ci impose un prix tout en exigeant la suppression des surtaxes sur le trafic transfrontalier des télécommunications en provenance et à destination de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Les citoyens ressortissants de cette communauté doivent comprendre que les télécommunications leur rapprochent à jamais. Il faut développer le réflexe de l’innovation numérique dans un esprit de partage ayant pour objectif d’arriver à un développement global de la sous-région. A l’ère du Tout numérique, la voie de l’intégration de notre sous-région repose largement sur le développement des communications électroniques. Pour cela, il faut une réglementation souple et appropriée qui tient compte des besoins de chaque pays membre, incluant le régulateur, l’individu et l’entreprise.
Ainsi, cela facilitera le développement des échanges par les connexions transfrontalières, sources de suppression des barrières à la liberté de circulation des biens et services susmentionnés. La volonté manifeste des chefs d’Etats de la CAE d’accélérer la mise en œuvre du cadre pour les frais d’itinérance harmonisés de la CAE y compris la suspension des surtaxes pour le trafic international de télécommunications en provenance et à destination de la CAE rendue public lors de leur 16ème sommet ordinaire traduit leur vision commune de développer les pays sous leur responsabilité.
Comme d’autres pays certainement, membres de la CAE, le Burundi a annoncé la mise en vigueur, à partir du 1er août, de nouveaux tarifs des appels téléphoniques directs à destination de la région conformément aux directives du décret n°100/202 du 2 octobre 2023 portant adhésion du Burundi au Réseau unique de communication au sein de la Communauté est-africaine. Grâce à cette initiative régionale, les citoyens ressortissants des pays membres de la CAE et les entreprises opérant dans ces pays bénéficient désormais des tarifs avantageux. Le Burundi a même exigé aux opérateurs des réseaux mobiles de communiquer les tarifs applicables afin de garantir une expérience utilisateur transparente, fiable et satisfaisante. Cette démarche est absolument appréciable pour les consommateurs des services en question.
Si les Etats membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est s’engagent à harmoniser leurs politiques de développement en matière de télécommunications c’est parce qu’ils comprennent qu’un cadre de réglementation fragmenté ne favorise pas l’interopérabilité. Alors que le dessein du destin des pays de la CAE en intégration est commun, ces pays ont le devoir de rendre effective harmonisation et modernisation le cadre réglementaire des télécommunications pour faire tomber tous les obstacles aux connexions transfrontalières. La réussite de marcher ensemble pour le développement des télécommunications des pays concernés leur rapprochera de leurs objectifs économiques visés.
Aussi, dans un monde interconnecté où les services, opportunités et marchés des produits de tout genre sont, de plus en plus, digitalisés, la levée des obstacles réglementaires aux télécoms transfrontaliers facilite leur accès par les citoyens des pays de la CAE. L’interconnexion de ces pays est très importante. Certains pays comme le Burundi, le Rwanda, le Sud Soudan etc. situés loin des océans peuvent bénéficier des tarifs réduits de l’internet grâce aux accords entre les opérateurs sur leurs sols et ceux établis dans les pays qui ont accès aux océans comme la Tanzanie et le Kenya.
Aujourd’hui, plus qu’hier, l’heure est d’accélérer la mise en œuvre de tous les engagements auxquels la Communauté a souscrits par une évaluation qui permet de dresser un bilan de ce qui a été déjà accompli et ce qui reste à faire. De cette façon, la communauté se dotera d’un plan stratégique qui permettra l’adoption de nouvelles règles et procédures à la réglementation sous régionale afin de promouvoir un développement accéléré et harmonieux des TIC qui est un objectif fixé à atteindre. La mise en œuvre effective des engagements des pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est permettra de combler le fossé numérique actuellement enregistré entre eux.