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Les TIC au service du développement au Burundi

En bref ::::: In a nutshell

Le gouvernement du Burundi devrait profiter de la distribution des téléphones et les transferts monétaires électroniques à 20 000 ménages burundais pour apprendre aux bénéficiaires des transferts monétaires électroniques l’utilisation rationnelle des téléphones distribués en vue de les inciter à adopter les outils TIC qui les facilitent l’accès rapide aux appuis financiers prévus dans le programme Merankabandi. Des ateliers devraient être programmés pour l’apprentissage de ces outils pour renforcer le système financier digital que le projet Merankabandi a initié. Ce serait une nouvelle composante du projet qui informerait le renforcement de l’économie numérique sans trop dépenser.

L’aide au développement accordée au Burundi pour faciliter les vulnérables à sortir de la pauvreté en promouvant la productivité et l’emploi à travers le projet Merankabandi inspire une composante innovatrice à exploiter : « sensibiliser 20 000 ménages à l’adoption des TIC qui facilitent leur accès rapide aux appuis financiers digitaux, caractérisés par les transferts monétaires électroniques ». En effet, le projet d’appui aux Filets sociaux productifs et emplois Merankabandi Cash for Jobs est un projet du gouvernement burundais financé par l’Association internationale pour le développement/Groupe de la Banque mondiale à hauteur de cent cinquante millions de dollars américains. Les ménages bénéficiaires de ce don sont appuyés par des transferts monétaires dont le mode privilégié est électronique.

Les objectifs du projet de développement Marankabandi sont : le renforcement des capacités de gestion et la mise à l’échelle des programmes de filets sociaux ; la promotion de l’inclusion productive et l’accès à l’emploi et la fourniture d’une réponse immédiate et efficace à une crise ou urgence éligible. Sa couverture est nationale et ses composantes sont au nombre de six à savoir :

  1. Etendre les filets sociaux au territoire national
  2. Inclusion productive
  3. Développement des systèmes de prestation de la protection sociale
  4. Intégration des réfugiés et des communautés d’accueil dans les systèmes de protection sociale
  5. Gestion et mise en œuvre du projet
  6. Intervention d’urgence

La première composante intéresse beaucoup la rédaction de TIC-Actualité, raison pour laquelle nous la privilégions. Cette composante s’occupe de transferts monétaires pour l’intervention d’urgence en cas de chocs. En d’autres termes ces  ménages ont un accès rapide à l’appui. Le projet fournit des transferts en espèces à des ménages extrêmement pauvres dont certains mêmes sont analphabètes, sélectionnés dans tout le pays. Les transferts monétaires durent 24 mois à raison de 36000 fbu par mois. Le paiement se fait de façon électronique par téléphone mobile sur une fréquence bimensuelle. La même composante prévoit des mesures d’accompagnement pour le changement de comportement pour l’investissement dans le capital humain.  Des activités d’information, éducation et communication sont mises en œuvre par des Ong et tous les bénéficiaires des transferts monétaires participent à ces activités. Il est précisé que le projet assistera au moins 20 000 Ménages dans le pays.

La taille de la population impliquée dans ce projet est tellement grande qu’il faudrait profiter de ces transferts monétaires électroniques pour l’embarquer dans le bateau de l’économie numérique par un renforcement des capacités sur l’utilisation rationnelle des TIC organisé dans un programme adapté. Il y a une autre donne à garder à l’esprit, lorsqu’on parle de l’économie numérique, c’est un nouveau mode de gestion de la croissance économique qui ne laisse personne derrière. En apprenant aux 20 000 ménages l’utilisation rationnelle du téléphone reçu, c’est un choix privilégié pour les amener à adopter les TIC comme outils qui les facilitent à accéder rapidement et avec sécurité aux appuis financiers mensuels. L’objectif est de voir dans quelle  mesure les technologies mobiles, comme le téléphone distribué en grande masse, peuvent-elles être utiles pour l’apprentissage des savoirs essentiels sur son utilisation conduisant à son adoption. Profiter de la distribution de ces téléphones pour apprendre aux bénéficiaires ses avantages, inconvénients et fonctionnement est plus performant qu’un apprentissage classique. Concrètement, il faudrait penser aux accords avec des formateurs comme ces ONG présentes susmentionnées afin de mettre en place des ateliers en langue locale pour sensibiliser les bénéficiaires à l’adoption des TIC qui les facilitent l’accès à l’économie numérique qu’ils ont embrassé dans le cadre des transferts monétaires électroniques. C’est simplement la promotion du système financier digital burundais.

Retenez que l’expérience prouve à suffisance que les téléphones peuvent jouer un rôle important dans l’apprentissage des savoirs fondamentaux d’où la nécessité d’apprendre aux 20 000 ménages l’utilisation rationnelle des téléphones leur distribués si cela ne figure pas dans le programme Merankabandi.